Émile Paladilhe (1844-1926) • Les Saintes Maries de la mer (1892)
Érol (2007)
Hjördis Thébault, soprano
Pierre-Yves Pruvot, baryton
Sabine Revault d’Allones, soprano
Rany Boéchat, soprano
Marie-Paule Bonnemason, mezzo-soprano
Florence Person, mezzo-soprano
Marie-Madeleine Lauvin, contralto
Patrick Garayt, ténor
Jean-Louis Jardon, baryton
Chœur français d’oratorio
Orchestre français d’oratorio
Jean-Pierre Lo Ré, direction musicale
César Franck (1822-1890) • Rébecca (1881)
PRÉSENTATION
Né en 1844, soit à la fin de la génération des Bizet, Saint-Saëns et Massenet, tous continuateurs de Gounod, n’ayant pas encore l’idée du langage moderne entrevu par la génération suivante, Émile Paladilhe est aussi l’exact contemporain de Gabriel Fauré, un des seuls à avoir évolué vers un langage nouveau. C’est pourquoi il serait injuste de reprocher à Paladilhe son respect des règles et ne le considérer que comme un apôtre du classicisme, voire de l’académisme illustré à la même époque par Théodore Dubois. L’oratorio des Saintes Maries de la mer n’a pas à rougir de la comparaison avec Le Déluge de Saint-Saëns ou La Vierge de Massenet, et présente même certains signes – notamment harmoniques et orchestraux – avant-coureurs d’esthétiques à venir. Son aspect le plus « classique », si l’on veut, réside dans la clarté du découpage de chacune des parties, de l’opposition musicale sans équivoque entre les chrétiens et leurs contradicteurs que Paladilhe, en dramaturge consommé, traduit sans ambages, enfin de la présence d’une fugue d’école sur « Alleluia » dans la deuxième partie, mais dont la difficile tonalité de ré bémol majeur aurait suffi à déclencher l’ire de l’Académie envers ce plus jeune Prix de Rome de l’histoire.
Bruno Gousset